Art-o-rama
Boris Mikhaïlov et Carlota Sandoval Lizarralde, Galerie Suzanne Tarasieve x Galerie Fahmy Malinovsky
La Friche la Belle de Mai
Du 29 au 31 août 2025
© Margot Montigny
Boris Mikhaïlov, dans sa série Tea, Coffee, Cappuccino, documente pendant dix ans les bouleversements provoqués par la chute de l’Union soviétique en Ukraine. À travers son objectif, il saisit l’émergence d’une classe moyenne et l’irruption de produits occidentaux sur les marchés, comme le cappuccino. Boris Mikhaïlov prend alors conscience qu’il est le témoin d’un moment charnière : l’effondrement d’un système idéologique et l’inévitable avancée d’un autre, marqué par l’influence du capitalisme américain et la promesse, incertaine mais inéluctable, d’un avenir différent.
Pour ce stand Art-o-rama, nous souhaitions mettre en regard deux artistes de générations et nationalités différentes, Boris Mikhaïlov et Carlota Sandoval Lizarralde, tous deux en situation de migration choisie. Ce dialogue contient des thèmes communs à chacun : la place obsessionnelle du pays d’origine (Ukraine, Colombie) et les ruses plastiques (la théorie du choc, le “cute”) pour décrire comment populations et lieux sont bouleversés par le capitalisme occidental.
Carlota Sandoval Lizarralde a grandi à l’ère du capitalisme globalisé. Ses dessins décrivent les effets de seuil, de porosité, de passage permanent d’un être pris entre deux zones culturelles. Elle dessine des réalités toujours transitoires ; une vie psychique, cellulaire et géologique des frontières. Dans ses installations, les objets artisanaux ou de grande consommation complètent les dessins comme une collecte de souvenirs des liens et lieux passés - notamment le kiosque colombien.
Pour ces artistes, les motifs du pays d’origine ne servent pas un récit national protectionniste. Au contraire, ils rappellent que l’identité des individus dans des sociétés globalisées est en perpétuelle transformation, insaisissable et vulnérable.


